L’église St Paterne de Bellou sur Huisne, comme bon nombre d’édifices religieux du Perche, appartient à la période romane (XIe et XIIe siècles).
Elle est située à proximité de l’Huisne, sur l’ancien axe routier reliant Paris à Nantes.
Cette église n’a qu’une nef : le bas de la tour forme le transept nord, tandis qu’une chapelle construite en 1854, et dédiée à la Vierge, tient lieu de transept sud.
Elle présente ainsi dans son ensemble la forme d’une croix latine.
L’abside est terminée en hémicycle, et son soubassement peu saillant se compose de pierres de bel appareil. Les pierres calcaires viennent des carrières de la région (La Mansonnière).
L’entrée principale se situait au nord ; c’est la partie la plus caractéristique et la moins remaniée de l’édifice.
En effet, au cours des XVIè et XVIIè siècles, puis après 1875, l’église a subi de nombreuses modifications, dont l’ouverture du pignon central, aveugle à l’origine, permettant l’entrée principale actuelle.
Néanmoins elle possède un mobilier remarquable. Le retable baroque en bois peint (XVIIè) à ailes à six colonnes, fronton cintré avec gloire, guirlandes et corbeilles de fleurs, orné de deux statues (Saint Martin et Saint Paterne) en bois taillé et peint, le tabernacle en bois XVIIIè et ses deux peintures XIXè, le grand Christ en croix en bois taillé et peint XVIIè sont inscrits à l’inventaire supplémentaires des monuments historiques. On peut noter également un bel ensemble de bancs clos d’époque Louis XV.
Mais ce qui caractérise l’église St Paterne, ce sont les sculptures, et notamment les modillons, réalisés à la fin du XIXè siècle par un simple ouvrier, véritable artiste, et qui ornent l’ensemble de l’édifice. Une soixantaine de modillons souligne le bord de la toiture, à l’extérieur de l’église, illustrant de façon naïve le symbolisme chrétien.
Une des trois cloches a été offerte en 1894 à la paroisse par le tsar et limpératrice de Russie. Le comte Jules François de la Bonninière de Beaumont, maire de Bellou, en est le parrain, et la marraine Sa Majesté l’impératrice douairière de Russie Maria Fédorovna, princesse Dagmar de Danemark, épouse d’Alexandre III, et mère de Nicolas II, dernier tsar de Russie.
Les vitraux XIXè sont inscrits à l’inventaire départemental des monuments historiques : ils constituent une curiosité car ils représentent des saints ou saintes qui ont pu, à un moment de leur vie, avoir un rapport avec le Perche. Au chevet: Saint Paterne, le saint patron de la paroisse, Saint Louis et Saint Eloi. Dans la nef: Saint Latuin, Saint Laumer, Saint Benoît, Sainte Céronne, et d’autres personnages.