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Sur le flanc du coteau nord se trouvent les débris d'un vieux fort du Moyen-Âge dont les solides assises, dotées de huit à neuf cents années d'existence, ont résisté aux efforts des hommes et du temps. C'est la tour de Montlandon ! Pauvre tour ! Que d'événements elle résume, que d'assauts elle a subis, que de tempêtes et de révolutions elle a vu passer devant elle jusqu'à la dernière invasion. C'est de là que les sires de Landon,

soutenus par les forteresses défuntes de Champrond, de Marolles et des Orieux, s'élançaient pour harceler les Anglais, tomber comme des vautours sur leurs bandes, leur faire lâcher prise ou mordre la poussière. Elle était brillante alors, mais aujourd'hui, hélas elle n'offre plus que des ruines et d'antiques souvenirs. Des souvenirs, elle en foisonne. Des histoires, elle en surabonde. En voici quatre de son inépuisable et fantasmagorique répertoire ; le sabbat, les lutins, le hurleur et le lapin endiablé …

 

Le sabbat

 

Il ne s'agit point ici de ce sabbat de sorcières qui, portées sur des manches à balai ou sur l'aile enflammée des démons, partent la nuit pour se réunir dans un affreux repaire, y danser des rondes infernales, comploter le malheur des mortels et préparer d'horribles breuvages ; mais de bruits étranges qui se faisaient entendre dans la tour et les environs. Or, que de fois le vieux monument a retenti des vibrations prolongées du cor de chasse ! C'étaient les échos vivants et répétés des clairons des anciens guerriers, morts depuis plusieurs siècles pour la défense de ces lieux enchantés. Une autre fois, c'était une chasse aérienne, au sein de laquelle se distinguaient tour à tour l'aboiement des chiens, le miaulement du chat, le pas précipité et le hennissement des coursiers, la voix des chasseurs, le râlement des bêtes fauves et les cris des oiseaux. On les entendait s'arrêter et faire une halte sur les créneaux. Puis après ….

 

Il y a une quarantaine d'années, chaque nuit des sifflements bruyants, des grincements singuliers, de sourds gémissements, quelque chose d'indéfinissable mettait en émoi le passant terrifié : le vent venait-il à souffler ? Le phénomène semblait vouloir lutter de vacarme avec la tempête et redoublait de rage. Seraient-ce les âmes en peine des héros du vieux temps qui exhalaient là leur douleur ? Ou celles des ennemis immolés par leurs coups ? Après 1830, quelques zélés partisans du mouvement révolutionnaire, voulant sans doute porter haut l'étendard de la France avaient trouvé plaisant d'imprimer les trois couleurs nationales sur une plaque mobile emmanchée d'un pivot, et de hisser le tout sur le monument, et dame girouette, emblème frappant des grandeurs qui passent, pour charmer ses longs loisirs s'amusait, en tournant, à produire tout ce vacarme !

 

Le hurleur

 


Cinquante ans se sont écoulés depuis qu'on a vu cela : des hurlements sinistres, partis du bois d'alentour, vinrent jeter la stupeur dans le pays. Et chose remarquable, c'était en plein jour et non au son de la cloche que le phénomène se produisait. Pendant de longs mois, la voix sans nom d'un être invisible, insaisissable ébranla les échos ! On écouta d'abord avec le frissonnement et l'immobilité de la peur. Puis, petit à petit, les plus déterminés s'encouragent : il faut voir sur place et vérifier l'événement ! On avance résolument, chacun prend position derrière une cépée différente ; c'est au son de la cloche que les aboiements sinistres commencent. Le sonneur monte au clocher pour constater que chacun est à son poste, puis, à un signal donné, le battant fait son devoir, et les sauvages hou ! hou ! hou ! n'en filent que de plus belle, autour des guetteurs, devant, derrière, sous leurs pieds, partout enfin ! Cherchez, fouillez, furetez ! Rien, rien, rien. Que pensez vous de la tour de Montlandon ???

 

Les lutins

 

Les lutins ou farfadets ne sonbt ni des hommes, ni des animaux, ni corps, ni esprit : ce sont certains être à part, dit la chronique, ayant une prédilection particulière pour les lieux déserts et les châteaux abandonnés, s'étudiant sans cesse à faire des espiègleries, à jouer de mauvais tours aux pauvres enfants. Il s'en trouve, dit-on, de complaisants et de débonnaires, mais personne n'en a vu de cette espèce. La vieux fort a donc eu aussi les siens et en voici la preuve :

 

Une fois, une bonne vieille regagnant péniblement sa cabane à la tombée du jour passait à portée de la tour fatale : paf ! elle sent soulever son bonnet , se retourne et que voit-elle ? Sa modeste coiffure monter dans les airs comme un nouvel astre et aller se poser majestueusement sur une pierre sculptée et grimaçante représentant une tête de guenon. Quelle idée !

 

Une autre fois, c'est un pauvre diable attardé, la tête un peu envinée, qui marche à distance en faisant du feston ; un lutin l'accoste sous la forme d'un feu-follet, lui sautille sous les yeux, l'éblouit de sa lumière bleuâtre, le mène et ramène de telle façon qu'il l'égare de la plus jolie manière ; les prés, les champs, les haies, tout se confond pour lui. Enfin, un sentier superbe apparaît : ah, m'y voilà ; le malheureux avance d'un pas : et le voilà barbotant dans un sentier plein d'eau et son malin adversaire le salue par un grotesque éclat de rire !!

 

Une autre fois enfin, sortant en troupe de dessous les pierres et des trous de la tour maudite, les lutins vont s'établir, en plein minuit, dans un des hôtels renommés du bourg, pour y faire le ménage à leur fantaisie : brassent tout, remuent tout, brouillent tout sans réveiller personne. Le matin la grosse domestique qui se trouve coiffée d'une paire de bas, la bourgeoise a pour manches les jambes de la culotte de son mari, chaque voyageur a perdu sa botte ou son soulier du pied gauche. On cherche. Peine inutile. Pourtant bientôt la chose s'explique. On passe à la salle à manger pour déjeuner ; la table est servie, les chaussures égarées y figuraient, les satanés lutins les avaient fait sauter dans la poêle pour en faire une sauce piquante !

 

Puisse votre bonne fortune vous garder des lutins de la tour de Montlandon !

 

Le lapin endiablé

 

Un chasseur imprudent eut un jour l'audace de vouloir chasser sur le terrain où est assise la terrible tour. Un lapin est levé inopinément par les chiens. Mais le rusé prend si bien son temps, calcule et arrange si habilement ses tours et détours, ses sauts et soubresauts qu'il déroute et déconcerte pendant plusieurs heures la sagacité du Nemrod, le harasse, le met hors d'haleine. Celui-ci a beau fumer, pester, jurer, tempêter ! Peine inutile ! Le lapin est endiablé. C'est si vrai qu'à un moment donné, l'animal s'en vient se poster triomphant à 25 pas de son ennemi irrité ; puis posé là, gravement sur son siège il se brosse coquettement la moustache, sans peur et sans soucis. L'autre prend son temps, le vise au front ! Oh prodige ! La satané lapin, après avoir essuyé le feu de l'adversaire, s'incline ironiquement pour indiquer qu'il accepte volontiers le duel, fait un pied de nez, amorce sournoisement son coup, puis faisant vivement virer de bord à la culasse de son arme, il vous lance en gigotant une détonation foudroyante à la face du chasseur pétrifié. Un fameux lapin celui-là ! Après cela, ayez donc encore le toupet d'aller chasser auprès de la tour de Montlandon.

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